Depuis le Colorado où il a élu domicile, Fouad Mennana entreprend de retrouver la trace de son défunt grand‑père — Amara Mennana — un agriculteur algérien exproprié de ses terres et déporté dans les bagnes de la Guyane française en 1926. Fouad lance sur internet quelques bouteilles à la mer. Mais rien n’est moins accessible que la violence du passé, et les archives et les classements et la poussière des cartons taisent secrètement l’histoire de celles et ceux qui n’ont plus de nom : sans nom patronyme, sans numéro, sans sépulture. Et pourtant, entre les paysages de cette disparition, entre Constantine et Saint Laurent du Maroni, entre Alger, Aix-enProvence et les Etats-Unis, quelques lettres parviennent un jour à leur destination : « si je viens à être libéré, je regagnerai mon pays ».
Projections
Palmarès
Festivals
08.19 : Festival de Douarnenez, Bretagne, France
03. 19 :Cinéma du Réel [official competition], Paris, France
Né à Nantes en 1984, Pierre Michelon a étudié à l'Ecole des Beaux arts de Nantes et à la Villa Arson à Nice. Il y élargit sa pratique documentaire en s'intéressant à l'écriture et à l'usage de l'histoire, notamment coloniale, au travers de traductions, de lectures ou de performances. Il réalise ses premiers films en Algérie (Risacca non erra, 2012) et en Guyane française (Un petit morceau de bois, 2015). En observateur participant, il arpente les terrains d'une société oublieuse et tente de reconstituer un passé commun, traduit et pluriel. « Faire de l'histoire » devient alors une vaste pratique : examiner le dessus-dessous des paysages, être à l'écoute des archives, des voix polyglottes. Il est actuellement doctorant Sciences Art Création Recherche (SACRe) à Paris Sciences et Lettres Université / Ecole nationale supérieure des beaux‑arts de Paris. Son travail est présenté dans des festivals et dans le cadre de programmes curatoriaux et culturels. Ces différents espaces qu'il aborde sans les hiérarchiser sont complémentaires et lui permettent de toucher et de dialoguer avec des publics cinéphiles, connaisseurs d'art contemporain mais également des militant.e.s associatifs et des citoyen.ne.s engagé.e.s.
Ses films ont été présentés aux Inattendus, Lyon (2016), à Echelle Inconnue, Rouen (2015), au Torino Film Festival, Torino (2015), à la Fondation Sandretto Re Rebaudengo, Torino (2015), au DOClab, Hà Nội (2015), au campus de l'Université de Guyane, Cayenne (2014), au Cinématographe, Nantes (2015), au Foyer des Jeunes Travailleurs Océane, St Herblain (2014), à la Friche Belle de mai, Marseille (2013), à la Villa Croce, Genova (2013), à l'E.C.L.A.T., Festival Jeune Algérie, Nice (2012), ou encore au Restaurant Municipal Pierre Landais, Nantes (2012 et 2013).
Filmographie
Tepantar, 32 minutes, 2017
Un petit morceau de bois, 41 minutes, 2014
Risacca non erra, (installation vidéo à la Villa Arson), 52 minutes, 2012
Bokor, (installation vidéo à la Villa Arson), 12 minutes, 2012