Un homme sans nom entre dans une pièce où on va l’interroger. On l’a retrouvé un matin sur une place à Turin. Il a perdu la mémoire. Les voix se succèdent pour savoir s’il est bien l’éminent professeur Giulio Canella, disparu à la guerre, ou un brillant imposteur sans le sou, Mario Bruneri, qui tente ici son dernier mauvais tour pour échapper à la justice. L’enveloppe silencieuse de l’amnésique se remplit des récits de celle qui pense être sa femme, Giulia Canella, et de celui qui se déclare comme son frère, Felice Bruneri. Maïder Fortuné adapte un faits divers des années 30 qui a passionné l’Italie mussolinienne et nous plonge dans le labyrinthe d’une mémoire en lambeaux pour mieux exposer l’éclatant mystère de l’identité et rejouer le conflit entre savoir scientifique et croyance.
Projections
Palmarès
02/2019 - International Film Festival Rotterdam (IFFR) / Bright Futures, The Netherlands
Après des études littéraires et théâtrales, Maïder Fortuné entre en 2000 au Fresnoy où elle réalise ses premières vidéos. Tous, à leur manière, abordent la question de l’image manquante et sont peuplés de chimères, de figures que l'on approche comme on part à la rencontre d'apparitions au seuil du sommeil. Ils sont les vestiges d'un récit, d'une histoire parcellaire, d'un souvenir du cinéma. Les vidéos de Maïder Fortuné ont été montrées dans le monde entier, le plus souvent sous la forme d’installations. Depuis 2017, elle se consacre à des expériences narratives qui prennent la forme de lectures et de performances. Avec « L’inconnu de Collegno », son premier film, elle entre de plain-pied dans une écriture cinématographique.